De retour des Assises Européennes du Centre-Ville qui ont eu lieu lors des derniers jours de la présidence de la France au Parlement Européen à Strasbourg, je contemple le paysage à travers la vitre du train qui me ramène à grande vitesse vers ma vie quotidienne. Trois jours passionnants de débats, témoignages, rencontres.
Autour du sujet du centre-ville, en fait tout à été dit, redit, analysé, observé, mesuré. On prend sa voiture pour s’y rendre (vive les parkings relais), on y va en vélo, en bus, à pieds, on s’y retrouve, on y profite d’espaces piétonniers, on consomme, on y vit même parfois… nos centres-villes sont des lieux aux multiples attraits, et cela est vrai pour toutes les villes d’Europe, comme nous avons pu le voir grâce aux nombreux témoignages d’élus venus parfois de très loin !
En regardant le paysage de notre beau pays défiler, un air, une chanson me vient en tête. Un refrain.
« Ce tout petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme. »
Michel Berger – Ella elle l’a (1987)
Michel Berger me pardonnera cette emprunt un peu trivial de quelques mots de son immense chanson « Ella, elle l’a » où, par la voix de la talentueuse et regrettée France Gall, il parlait de l’incroyable Ella Fitzgerald.
N’est ce pas, finalement, au delà des habituels « accessibilité, attractivité, diversité » qui reviennent dans tous les rapports écrits sur les centres-villes, ce que finalement nous cherchons ?
L’âme d’une ville, ce qui fait son attrait, c’est bien son centre-ville. Le coeur de la vie – parfois on y trouve un marché, une place, la mairie, une église, des commerces, bars, restaurants. C’est cette centralité qui nous attire, c’est cette capacité à mettre les gens en relation les uns avec les autres qui fait la richesse et l’intérêt de nos centres-villes.
L’inverse absolu du pseudo progrès numérique et logistique qui fait que l’on peut être livré tout et n’importe quoi, à n’importe quelle heure, à domicile, sans rencontrer personne… pour répondre à notre désir tout puissant de consommateur. Et si on remettait l’âme, au sens latin du terme (anima – souffle, respiration) au coeur de nos préoccupations ?
Je reviens des Assises Européennes du Centre-Ville avec une conviction : Nos villes ont une âme. C’est une chance : ne la perdons pas !