La blockchain, qu’est ce que c’est ?

Aujourd’hui, nous savons tous ce qu’est un ordinateur, une page web, un site internet. On se connecte tous les jours à des applications diverses pour lire les actualités, accéder à son compte en banque, discuter sur les réseaux sociaux, faire nos courses, trouver des informations…

Chacun de ces services est hébergé sur un ou plusieurs serveurs (un serveur n’est rien de plus qu’un ordinateur dédié) sur lequel nos smartphones, tablettes, ordinateurs personnels se connectent pour nous permettre d’avoir accès à cette information.

La blockchain ne vient pas remplacer les serveurs hébergeant les données, mais elle permet de valider, dater et graver les transactions grâce à un système de calcul réalisé par un réseau d’ordinateurs situés dans le monde entier (un « noeud »). Ces noeuds fonctionnent ensemble et pour être enregistrée validement, une transaction (le « bloc » de blockchain) doit obtenir un consensus (tout le monde d’accord !). Chaque bloc est intégré de manière chronologique, indélébile et infalsifiable.

Développée à partir de 2008, la blockchain est en premier lieu une technologie de stockage et de transmission d’informations.

En pratique, une blockchain est une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Elle fonctionne sans organe central de contrôle et offre de hauts standards de transparence et de sécurité.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/blockchain-definition-avantage-utilisation-application

Même si on en connait surtout l’application dans le domaine des cryptomonnaies (le Bitcoin étant la plus connue), la technologie de la blockchain est utile et de plus en plus utilisée dans beaucoup de domaines, de la santé à la banque, en passant par les actes notariés… à chaque fois que l’on veut pouvoir s’assurer d’une preuve de transaction infalsifiable.

La blockchain est-elle l’avenir du commerce local ?

Qui dit blockchain dit transactions. Qui dit transactions dit achat, commerce, échanges. Quand bien même nous réglons encore nos achats avec des pièces et billets (et des chèques parfois), les modes de paiement évoluent constamment. Le système bancaire traditionnel vit une (r)évolution que nous percevons au quotidien : on passe lentement mais surement au « sans contact », à l’achat via smartphone, on dématérialise et virtualise les CB… 86% des français ont utilisé un moyen de paiement dématérialisé au cours des 6 derniers mois (étude OpinionWay – mars 2022).

La blockchain est un acteur incontournable de l’avenir des transactions. Mais quid de l’achat local, traditionnellement effectué en monnaie sonnante et trébuchante ?

Il ne faut pas oublier que les moyens de paiement ne sont finalement que ça : des moyens d’effectuer une transactions – et celle-ci peut être facilitée par la technologie.

Pour nous faire consommer, les marques ont plus d’une flèche à leur arc (ou plus d’un tour dans leur sac, comme vous voulez). Par exemple les grandes enseignes ont compris qu’il faut récompenser la fidélité, engager les consommateurs que nous sommes dans une relation ludique et addictive. Elles nous permettent souvent de gagner des points et de les transformer en réduction, en pouvoir d’achat. Lié à une carte de réduction personnelle, ce système leur permet de se servir des données recueillies pour mieux nous cibler en tant que consommateurs. C’est un échange de bons (?) procédés : nos données contre de la consommation ciblée. Et on aime ça.

Cette notion de fidélisation vient donc en amont de toute transaction fiduciaire : fidéliser, lier, donner envie, faire revenir, … toutes les grandes marques ont des stratégies marketing développées et investissent énormément dans ce domaine. Quid du commerce local ?

La blockchain pour accompagner la fidélisation.

Prenons un peu de recul pour comprendre comment l’arrivée de la blockchain va pouvoir bénéficier à l’économie de proximité traditionnellement composée d’une multitude de commerces indépendants, individuels et aux offres très diversifiées :

Un chien fidèle pour illustrer mon propos.

La blockchain sert donc à valider tous types de transactions (je me répète, mais la pédagogie, c’est la répétition). Imaginons un système de points de fidélité, avec un catalogue de récompenses, qui serait mis à disposition des commerces de proximité – sur validation d’un passage, on permet au consommateur de gagner des points et de les échanger ensuite contre des « goodies » ou services. On permettrait ainsi aux consommateurs de rentrer dans un système ludique de récompenses (un peu le modèle des catalogues que l’on trouvait dans les stations services il n’y a pas si longtemps).

Pourquoi, me direz-vous, se servir de la blockchain alors qu’une simple base de donnée hébergée suffirait ? La réponse est simple : assurer la sauvegarde, la sécurité et la transparence des transactions est une nécessité absolue dans tout ce qui touche au domaine public. La blockchain permet d’avoir une trace des transactions qui est ineffaçable et inaltérable.

Dans un deuxième temps, une fois les utilisateurs équipés d’un porte-monnaie virtuel, les possibilités d’évolution sont grandes. L’avenir nous le montrera, mais d’hors et déjà l’utilisation d’un stablecoin (une cryptomonnaie indexée sur une monnaie officielle) qui soit dédié à la fidélisation est une possibilité offerte par cette technologie, et on arrive rapidement à la gestion dématérialisée des chèques cadeaux, des bons d’achats, avec une transparence inconnue jusqu’alors.

Il suffit de regarder la qualité et le nombre de projets portés par exemple par la blockchain Tezos (et non, pas Bezos… à une lettre près on bascule 😜) pour comprendre qu’il se passe quelque chose de majeur dans le (petit) monde des transactions décentralisées.

Bref, à suivre…

Retrouvez notre intervention lors d’une conférence donnée le 21 avril 2022 avec l’association Blockchain@HEC sur https://blockchain-hec.com .