Nos modes et habitudes de consommation évoluent, influencées en grande partie par le numérique et la mondialisation des échanges de biens. Nous sommes face à une problématique complexe, aux ramifications nombreuses, aux implications profondes qui nous concerne tous.

La crise sanitaire et économique engendrée par le Covid-19 n’a fait qu’accélérer une transition bien entamée, précipiter les faillites déjà en cours et mettre en lumière la souffrance déjà bien présente des commerçants de proximité. Depuis plusieurs années, depuis la démocratisation du commerce en ligne, avec la mondialisation des échanges nous participons à une évolution majeure des habitudes de consommation, donc de l’équilibre de l’écosystème économique local qui nous entoure.

La marketplace locale, qui a envahi notre pays suite à la crise sanitaire (quelle ville n’a pas lancé sa solution de vente à distance pour ses commerces locaux ?) nous est présentée comme la réponse la plus rapide, la plus évidente au prime abord pour sauver les commerces de proximité. Le problème est que… ce n’est pas aussi simple que ça !

Une rustine qui ne tient pas vraiment

Voici un résumé de la rhétorique qui à pour conséquence de nous faire adosser une solution inadaptée à un problème complexe :

  1. Les commerces de proximité souffrent… c’est à cause du digital.
  2. Ce qui fonctionne dans le digital, c’est le modèle marketplace.
  3. Donc faisons un mélange des deux : des marketplaces locales ! …on aura résolu le problème…

Cette analyse un peu rapide – je l’admets – a le mérite de mettre en lumière le problème. Bien sûr, des exceptions existent, mais les retours d’expérience sont clairs, nets et sans appel : le modèle de marketplace numérique de type « Amazon » (pour n’en citer qu’une, mais il en existe beaucoup d’autres) n’est pas la bonne solution pour le commerce de proximité. Pour des raisons très simples que nous avons déjà abordé (voir l’article Marketplace : Il est urgent de prendre de la hauteur). Attention, nous ne disons pas que la vente à distance est mauvaise en soi. Elle peut apporter un certain complément de chiffre d’affaires à certaines enseignes, et répondre à des besoins particuliers. Mais la présenter comme solution unique et magique pour dynamiser un centre-ville est une erreur.

Du côté des commerçants : la vente à distance est un métier. Elle peut faire partie d’un bouquet de services, qui concernera une minorité. Il faut penser autrement, « out of the box » comme diraient nos amis anglo-saxons.

Du côté des usagers : est-on certain que c’est ce que nous cherchons ? Acheter des produits locaux, se les faire livrer, supprimer tout lien humain alors que c’est bien là que se situe la plus-value de l’achat local… l’économie de plateforme, malgré son confort apparent, n’est pas la panacée. Livreurs précaires, modèle économique déséquilibré… nous commençons à prendre conscience du coût réel pour notre société et de l’impact direct de nos choix de consommateurs.

Aujourd’hui la collectivité est responsable de l’organisation et de l’entretien de l’espace public, qui permet l’accès aux boutiques physiques (entre autres). L’évolution des technologies et des usages nous amène à penser que cette responsabilité doit trouver son pendant numérique, en organisant la visibilité et l’accessibilité de l’offre locale de manière virtuelle. Il faut penser l’Espace Public Numérique, sujet que nous approfondirons dans un prochain article.

Alors que faire ? Comment agir ? Quelles sont les alternatives ?

Plusieurs solutions s’offrent à nous :

On ne fait rien

Les évolutions du commerce sont naturelles, et on ne peut rien faire, le changement est normal et tout finira par s’équilibrer. Nous vivons sous l’influence des GAFA qui ont de plus en plus d’impact dans nos vies privées, dans les politiques publiques, et la quête du confort à tout prix nous invite à ne surtout rien changer. Je vous conseille la lecture d’un article bien construit sur l’influence (cachée) de Google sur l’espace public : Espace public : Google a les moyens de tout gâcher — et pas qu’à Toronto | by Vraiment Vraiment | Medium.

On répond à l’urgence mais…

On agit, on s’organise pour contrecarrer ces influences plutôt néfastes et pour répondre à l’urgence. On finit par mettre en place une marketplace locale (parce que c’est le seul modèle que nous connaissons), et on invite les consommateurs à acheter depuis chez eux, et à se faire livrer ce qu’ils auraient pu acheter en sortant de chez eux. Et on ignore consciemment la plupart des commerces et artisans locaux qui ne veulent et ne peuvent pas s’organiser pour vendre en ligne. Ce n’est pas leur métier, ce n’est pas comme ça qu’ils gagnent leur vie, font leur marge, etc. Certains en bénéficieront peut-être, mais cette réponse tombe à côté du problème car elle ne règle rien et ne concerne qu’un très faible pourcentage des offres locales.

On accompagne

On prend un peu de hauteur, et on cherche à accompagner la transition numérique territoriale en pensant l’usager au centre, avec ses besoins de consommation mais aussi de socialisation, de culture, de sports… Modèle exigeant, qui demande de la transversalité, qui demande une vision inclusive, prend du temps et de l’énergie, et invite à créer quelque chose de nouveau pour nos villes. Il existe aujourd’hui une plateforme qui avance dans ce sens, qui permet de donner une voix à tous, de numériser une partie de la relation client, et pour les villes de communiquer sur les offres culturelles, associatives, événementielles EN MÊME TEMPS que les offres des commerces et artisans locaux tout en gardant la main sur les données.

Le marketing territorial au service de tous pour votre ville et ses usagers

Je vous invite à découvrir le projet Beez, déjà déployé dans des villes de 5k à 150k habitants, qui se transforme et évolue pour encore mieux répondre à ce challenge en 2021. Développée depuis 2017 en collaboration étroite avec des collectivités, élus, managers de commerces et de centre-ville, la plateforme en marque blanche propose une vision inclusive, ouverte à tous, et équipe les acteurs de la vie locale (dont les managers de commerces / centre-ville) avec des outils de gestion dédiés pour les aider dans leur mission.

Appelez-nous (04 84 49 23 56) pour un échange réaliste, direct et un partage de notre expérience autour des solutions que nous avons déjà déployées. Échangeons sur ce qui fonctionne bien (ou moins bien), notre analyse, les ajustements prévus et évolutions à venir. Voyons ensemble comment nous pourrions éventuellement vous aider dans vos missions et faire ensemble un succès de la transition numérique de votre territoire, au service des commerces et surtout des usagers.